lundi 31 août 2015

Les mots!





Ces inépuisables accompagnateurs de mes jours
Qu'est ce qu'ils m'ont torturé
Nuit et jour, dans mon bain, dans le bois
Dans la mer, dans les montagnes
Dans mes cahiers, sur mon lit
Je les rature, je les malmène
Ils se bousculent dans ma tirelire
Ils jasent et ne m'écoutent souvent pas
Ils sont impatients et délicats
Ils se torsadent et se contorsionnent
Je les reprends encore et je les rature encore
Ils ne sont parfaits et heureux
Qu'immanquablement raturés
Je les tisse, je les enjolive encore
Même ainsi ils n'en démordent pas
Comme si la rature est inutile et vaine
Souvent je baisse ma plume de clavecin
Ils se mettent au repos du guerrier
Que de malentendus et de souffrance
Quand après, dans tout ce fouillis
M'apparaît le bout de mon chemin de liberté
Frayé à coup de manchette et de plume d'osier
Qu'au préalable me paraissait infini et tortueux
Mais ainsi finit cette aventure d'avec les mots
Qui me désarçonnent et me turlupinent
Qu' à la fin ils finissent dans une nasse
Et je rends grâce à mes erreurs, à mes ratures
De m'avoir appuyé dans mon labeur
Pour que l'écriture s'en sorte
Saine, sauve et accomplie peuchère!


9 commentaires:

  1. Les mots et toi,quelle belle et passionnée histoire d' amour, et comme il est vrai qu' écrire est un acte de violence et de souffrance comme l'enfantement!

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    1. Oui Isabelle les mots comme tu les as souvent vécus ne sont pas aussi tendres dans leurs gestations, mais quand ils s'accomplissent, ils nous donnent soulagement, bonheur et fierté. Merci Isabelle pour ces bons mots.

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  2. Les mots sont comme des bêtes sauvages, évoluant dans un jardin étonnant.Au début de notre vie, ils s'ébattent en toute tranquillité dans des champs sémantiques inconnus, fascinants,comme des chevaux dans des prés de luzerne fraîche, et il nous faudra de nombreuses années pour nous les approprier. Il y a des mots légers et chatoyants comme des papillons, des mots étranges comme ces iguanes placides et pourtant inquiétants qui nous regardent sans nous voir, des mots tellement familiers qu'ils ronronnent comme de vieux chats à nos oreilles blasées.
    Il y a des mots lourds, pesants comme des pachydermes, des mots subtils filant comme des phalènes, des mots fugaces comme des éphémères se brûlant à une flamme, des mots caressants comme des faons, des mots piquants comme des oursins.
    Les plus beaux possèdent cette âpreté des fauves languissants, et ne se laissent pas dompter facilement.
    Les dompteurs de mots se nomment les écrivains. Ils attrapent au lasso des mots fous comme des bateaux ivres, des mots durs comme des nausées, des mots forts comme leur colère. Ils les assemblent avec un art consommé et édifient des chefs-d'œuvre de leur mariage subtil...

    Voilà à quoi m'a fait penser ton magnifique poème, Bizak...
    ¸¸.•*¨*• ☆

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    1. Merci pour ce joli texte qui en dit long sur la poésie dans tes mots quand ils trouvent leur dompteuse et dont je ne doute pas chère Célestine de ton génie d'affiner le plus beau puzzle d'un récit bien inspiré.
      J'ai lu quelque part que l’homme qui ne se confie plus à la rature, au brouillon, enjolive qui croit pouvoir faire taire la question de l’écriture. Il noircit en vain, contre elle, du papier.
      Des ratures, j'en ai souvent fait, tes commentaires sont parfumés et miellés.
      Bises

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    2. Hé hé ! je me souviens que tu avais confondu miellé et mielleux...
      mais tu es un élève doué, tu apprends vite...
      ¸¸.•*¨*• ☆

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    3. J'apprends vite la leçon, hé !hé ! Il faut dire que là où je passe, les gens montrent de la réticence à faire la différence. Comme doucereux d'ailleurs.

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    4. Et je l'avais bien souligné dans mon précédent commentaire :"Des ratures, j'en ai souvent fait, tes commentaires sont parfumés et miellés"( c'était un petit clin d’œil et rappel à l'adjectif miellé...)

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  3. Les mots commencent sur la langue avant de finir sur le papier et c'est un écheveau qu'il faut démêler avant de les écrire. J'aime bien tout ta poésie autour des mots.

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  4. Les mots sont comme un port d'attache entre les hommes, qui les fait se réunir et partager ! merci de ta visite ici Fred.

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