mardi 20 janvier 2015

Louise Michel

En ces temps troubles et perfides, j'aime à penser à cette Dame hors du commun " Louise Michel", institutrice et éducatrice. Elle, qui avait participé aux événements de la Commune de Paris, avait aussi tout le long de sa vie ravivé la flamme de la République, combattu la misère, la bêtise, la noirceur et le crime. 
 Elle meurt un 09 janvier 1905 et c'est, fait surprenant, le  110ème anniversaire de sa mort en ce mois funeste 2015.

                                                  
             Je suis ambitieuse pour l'humanité; moi je voudrais que tout le monde                fût artiste, assez poète pour que la vanité humaine disparût.    
                                                                                                             -Louise Michel-


Voici deux de ses poèmes qui viennent à point pour dire ce que vaut la peine d'être libre:

                                                           A DES ENNEMIS


Je suis le lion mourant, superbe et solitaire,
Que la chasse poursuit jusque sur son rocher ;
Je suis le lis brisé, tout couvert de poussière
Par l'orage et les vents, et que d'un pied vulgaire
Foulent la chèvre errante et l'ignorant berger.
Je suis l'aigle hardi, qui voit crouler son aire
Dans l'horrible tourmente, et qui d'un plus haut lieu
Que celui des éclairs écoute le tonnerre,
Exilé de trop haut pour jeter à la terre
De ces pleurs indignés que dessèche le feu
Merci, car vous m'avez fait horreur de la terre ;
J'ai trouvé pour vous fuir la route de l'azur.
Peu m'importent vos bruits, votre folle colère.
Je vois, bien loin de vous, une phalange entière
De fiers réformateurs, au front superbe et pur.
Leur rêve est le mien même; il est grand et sublime.
J'y vais à travers tout ! leurs cœurs sont généreux
Et les vôtres sont froids ; je m'en vais à la cime
Autour de vous toujours tout est nuit et crime.
Je m'en vais pour combattre et mourir avec eux. 

Paris, janvier 1862


NOX
Les plus petites
Des humbles fleurs,
Les marguerites,
 Cachent des pleurs.
Vent du soir , que fais-tu de l'humble marguerite ?
Mer, que fais-tu des flots ? Ciel, du nuage ardent ?
Oh ! le rêve est bien grand et l'âme est bien petite,
Noir destin, qu'en fais-tu de mon rêve géant ?
Lumière, que fais-tu de l'ombre taciturne ?
Et toi qui, de si loin, l'appelle près de toi ?
Ô flamme, que fais-tu du papillon nocturne ?
Songe mystérieux, que feras-tu de moi ?
...
Ou va le rameau vert, où va la feuille sèche,
Âmes, souffles, parfums, où vous en allez-vous ?
...
Voici le loup hurlant, dans les murs, par la brèche,
Mais l'astre est rayonnant dans l'azur pur et doux.

1865
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