" Ecrire dans l'anguleux, le sombre, le rugueux n'est pas écrire.
C'est se tenir sur un pont jeté sur l'improbabilité de notre monde au milieux d'hordes humaines compactes, déformées, mutilées et cruellement tailladées jusqu'à dans la peau de la peau.
De l'extrême Orient jusqu'aux rives du vieux continent, la dégéométrisation du temps ne se fait que par le malheur. Le triomphe est, désormais, du côté de la nature artificieuse, de l'inconsistant, du manque de perspective, du recroquevillement sur le désenchantement.
Ces croisades froides, meurtrières, déterministes, déterminantes ne cesseront de glisser dangereusement, méthodiquement, pernicieusement dans nos têtes afin de nous extirper et de manière irrémédiable du grand roman originel.
Nos malédictions dévoilent et par vague entière les nouveaux apatrides de l'imaginaire : la légèreté, le solaire, le céleste, le translucide plieront et très vite sous la ténacité de l'inobservance.
Ecrire, cette forme du devenir, perd jusqu'à sa raison d'être puisque l'humain n'est plus l’humain mais juste un réfugié du tout de suite et du maintenant."
Latifa Kharrat
http://latifakharrat.com/2015/10/11/les-temporalite-meurtrieres/