Rien n'est plus puissant qu'une idée dont l'heure est venue. Victor Hugo Comme je suis dénué parfois quand le soleil s'en va J'ai dans le coeur tellement de peine du temps blafard Qui me lacère mes visions confuses de mon imaginaire Je ris, je pleure, que faire sinon tremper l'ennui Je voudrais que les heures s'arrêtent de m'échiner Je ne suis pas prêt à l'abandon de mes rêves infinis Quelle est cette nuit qui me taraude, qui me vrille ? Que font les douces étoiles quand moi, je suis endormi ? Je laisse déclamer celle qui me souffle en sourdine : Laisse tes rêves te submerger : Eux seuls peuvent T'élever au dessus des nuages sombres et tristes Tu verrais que l'espace est chargé de nymphes ailées Elles disent au vent, à la pluie, de se secouer De laisser passer les fines pensées de mélodie. J'ai fait un rêve cette nuit dans mon insomnie Je me débattais à retrouver le fil de mes étoiles Et puis soudain, un ange apparut et me dévoila : Tu sais que les astres veillent pour épancher leur lumière Sur toutes les âmes éthérées et pleines d'émoi Dont la saison des fleurs y retient son souffle Ton passage sur les sillons des grands poètes Dessinerait les reliefs de leurs empreintes immortelles Va ami ! le ciel est toujours éclatant pour ceux et celles Qui savent planer au dessus des tendres champs de blé.
Il est grand temps de rallumer les étoiles. Guillaume Apollinaire Il n'y a pas de victimes collatérales et de victimes indirectes dans les attentats terroristes, il y'a des victimes, tout court: Victime quand je marche dans la rue et qu'une propice déflagration pouvait m'emporter. Victime de ne pas avoir dit: Adieu à mes amis que j'ai perdus. Victime de ne pas avoir pu recevoir, un ami assassiné par les terroristes, le jour même où on devait fêter nos retrouvailles. Victime de n'avoir pu recevoir mes amis qui voulaient visiter mon pays. Victime de prendre l'avion, le train, le métro, et sentir un marasme, une appréhension me gagner. Victime de voir que le monde périclite et endoctrine nos enfants pour des guerres sans noms. Victime de l'insupportable: Voir mourir des enfants, des femmes, des hommes, qui ne demandaient qu'à vivre libre. Victime des restrictions de mes libertés, par le renforcement de la sécurité exigée. Victime de l'indifférence de ceux qui ne voient en d'autres peuples, qu'un ramassis d'ignares, de sous-développés, de sans culture, de sans avenir... Alors, j'ai décidé: De n'appartenir à aucun clan Aune religion, aucune secte Aucune communauté, aucun signe Je veux juste humer l'air, Voir le soleil se lever pour tous Ecouter le silence des forêts Sans oublier celui du désert Voir l'immensité des océans Voir les nuages qui passent Voir la pluie qui tombe Marcher libre dans la rue Sans crainte et sans répit Voir sourire les gens Prendre le métro Prendre l'avion Prendre le train Et aller, aller... sur la route de mes espoirs.
Rien n'est plus vivant qu'un souvenir ! Federico Garcia Lorca Oh! comme ma vie fut jalonnée de rêves et ma tête dans les étoiles. Depuis tout petit, j'aimais ne faire qu'à mon instinct, jouer avec les petits enfants de mon joli petit quartier, me balader avec mon petit copain, un petit garçon de mon âge. Il avait une mère qui était sans état d'âme pour le punir, quand il rentrait tard à la maison, même si ma maman à moi, elle aussi n'aimait pas quand je m'éloignais trop de la maison; elle me sermonnait quand je rentrais aussi un peu tard pour le déjeuner. Papa, que j'appelais mon ange gardien, souvent me défendait, il y'avait tant d'amour en lui, même s'il me disait gentiment pour me tranquilliser: "Il faut écouter ta maman, mon petit! elle ne te veut que du bien". On peut rêver pour croire réaliser le minimum de nos souhaits avec nos parents, eux qui nous surveillaient toute la journée et nous convoquaient, dare-dare, quand ils suspectaient la moindre petite chose en nous. Si les adolescents pouvaient se permettre un peu plus de liberté, leur vrai challenge, c'était le défi, le samedi qui était un vrai casse-tête pour convaincre les parents de les autoriser à rentrer un peu plus tard la nuit. Vers mes quinze ans, ma vie a pris une autre tournure plus rêveuse et plus libre, mais comme on dit: Restons vigilants ! les énergumènes, ça existait aussi à notre époque. Ce qui ne nous empêchait pas, moi et mes petits amis, de nous permettre nos petites pirateries, en séchant nos cours de jeudi en poésie, qu'on n'aimait pas trop. C'était à dix sept ans, quand ma part immergée était remontée vers le ciel bleu, que mes cinq sens étaient en alerte maximum, comme pour prendre à bras le corps le monde tel qu'il était, et vivre ma vie à plein régime sur l’île de Gerba que m'avait préconisait un ami. Mon ami, Petit-blue avait vécu aux îles galapagos qui portent maintenant son nom: Îles Petit-blues, en pensant que c'était là-bas, sa famille, son refuge. Il aimait aussi relever le défi des vingt bières à ingurgiter le temps d'une soirée sur sa chaloupe en criant à tue- tête, quand il était bien inspiré : "Ecrivain...moi ? vive les femmes, vive les femmes ! car il faut le dire, ce n'était pas la pêche de poissons son fort, mais sa belle littérature, l'écriture de ses mémoires et, parfois même, dans ses moments gris où il se mettait aussi à faire de la poésie ininterrompue. J'ai rencontré mon totem, à cet âge là, quand les fées dansaient la java à Paris. Oh! Paris, toi qui m'a pris dans tes bras, quelle époque épique de joie où toutes les billevesées pouvaient se dire, époque de sans souci, comme chantait Mireille Mathieu : Paris la belle époque, Paris du sans souci, Paris des jours baroques, Reviens-nous aujourd'hui ! Verse-moi du champagne Et puis, aujourd'hui, les temps ont changé, les enfants ont grandi, j'ai ma petite philosophie du matin et surtout mes fondamentaux qui se résument à mes enfants et à leur éducation et à essayer de les aider dans leur nouvelle vie. Maintenant, ils volent, ils volent de leurs propres ailes. J'ai aussi à moi, mes petites libertés ; fini le temps où j'adorais mon métier que j'aurais aimé continuer, mais...et qui me remplissait ma vie de bonheur. Je gambade aussi de branche en branche, chez Asphodèle où j'aime butiner aux plumes de l'été, les plumes de l'année et aussi un autre genre d'ateliers d'écritures passionnants, chez La Licorne. Et tout le reste du temps, je voyage, je vois du pays et les chats peuvent toujours faire : Miaou!!
On n'a que le bon temps qu'on se donne Jean Giono Quand j'interroge le regard de tes yeux de bleuet Je vois des sentinelles d'amants alanguis Je te déclamerai des mots mirifiques et douillets Désormais, tes rêves s’enivreront du gui Ton âme monte vers les airs divins de la lune Apprivoise le ciel de ses bleus sourires Ton coeur vaste dilate les parfums de chacune De ces étoiles qui vibrent, qui soupirent Que ton souffle enduit de l'anis et du girofle Voue à ton baiser l'éternelle jouvence Détourne ton regard de tous les odieux maroufles Joue la sonate au clair de lune en transe Ton chant aura l'harmonie d'une belle sérénade Des déesses allongées dans un pré par beau temps Joyeuse amie des grands jours radieux de baguenaude Les plus beaux rêves ne se fixent qu'au printemps
Les plumes 50 d'Asphodèle et les mots retenus: Vedette, fragiliser, fortune, film, projecteur, fumé, paparazzi, , moi, fanfreluche, réputation, prétention, chanteur, oublier, local, gros, météorite, étoile, talent, chaleur, lumineux, diva, barricader.
La nuit, à partir du ciel, la vue panoramique de la terre est sublime et lumineuse. Elle est étourdissante et magique. Je ne cessais de fixer les gros nuages qui défilaient à une allure faramineuse. Dans le lointain, à l'horizon, il y 'avait quelques étoiles apparentes, dont je remarquais des petits astres fanfreluches, qui gambadaient à l'infini. La chaleur que dégageait l'ambiance du réduit où j'étais devenait supportable depuis que les climatiseurs avaient été mis en fonction. Je n'ai pas la prétention de jouer les paparazzis dans ce prestigieux endroit animé où des acteurs de cinéma, assis chacun à son siège, suivaient les dernières explications que leur distillait le metteur en scène, en leur projetant avec un data show, les dernières retouches du prochain film à tourner : "Malkovitch ou la fortune qui part en fumée". Un scénario basé sur un fait réel provoqué par le financier écumeur Bernard Madoff et dont la victime, l'acteur Malcovitch s'était retrouvée fragilisée en perdant toute sa fortune dans l'affaire dite des subprimes. D'ailleurs la recette prévue du film sera versée dans un compte unique de ces sinistrés de luxe. Dans toute cette agitation, générée par cette foule d'acteurs et autres techniciens présents, une charmante étoile qui ne manquait pas de talent, jouait de sa guitare, en répétant patiemment la fameuse chanson mythique, " Sade lisa", du grand chanteur Cat Stevens. Elle était assise dans un coin en retrait, apparemment seule. Elle semblait ravie d'être mêlée à cette ambiance de fête. Assister à la revue des ultimes préparatifs, pour la mise en scène d'un film à tourner, quelle chance, pour elle! Pendant ce temps-là, deux monstres sacrés du cinéma, d'une réputation indéniable, les deux grandes vedettes, les plus en vue, Brad Pitt et Jodie Foster, n'arrivaient pas à suivre attentivement les explications du metteur en scène, tellement ils étaient blasés par leur métier. Ils suivaient plutôt avec intérêt cette captivante inconnue qui chantait dans son petit coin tranquille et qui les charmait par sa douce et voluptueuse voix. Ils étaient émerveillés d'écouter l' agréable mélodie qu'écoulait la voix suave de cette météorite venue de nulle part ou tombée du ciel comme une diva sortie d'un conte de fée. L'ambiance était à son comble, lorsque le metteur en scène mettant fin à la petite projection, tout le reste des acteurs avait rejoint le petit coin d'où provenait la musique et qui commençait à s'étendre, pour applaudir et chanter et oublier un tant soit peu, les projecteurs et tout le tralala du cinéma. On entonnait ensemble avec joie et enthousiasme, l'air de la chanson "Lisa sade Lisa", pendant un bon moment de liesse, quand une voix à travers l'interphone, grésilla : " Le commandant de bord et son équipage vous remercient d'avoir choisi Américain Airlines et espèrent que vous avez fait un bon voyage. Veuillez attacher vos ceintures, nous allons entamer notre descente sur l'aéroport de Los Angeles. Il est 05 h 30, heure locale". Moi, me précipitant, joyeux, je regardais par le hublot, le bel aéroport prestigieux et énorme de cette grande ville américaine. L'avion atterrit à l'heure indiquée. Dans la salle d'accueil de l'aéroport, un groupe de paparazzis que tentait de barricader les policiers, s'agglutinait pour prendre des photos des stars, pendant que des reporters s'affairaient à arracher quelques interviews, si possible même avoir un scoop avec le célèbre acteur Malkovitch, présent dans la salle et invité par le metteur en scène, lui-même, pour quelques avis relatifs au tournage du film. Loin de la foule, à l'écart, un jeune monsieur, à l'allure de gentleman, muni d'un beau bouquet de fleurs de bleuets, un imprésario à ce qu'il paraît, cherchait du regard, parmi la foule, notre diva, pour l'accueillir et la conduire à son hôtel, en attendant le concert de chant accompagné par la guitare, prévu pour le soir même, qu'elle donnerait au Café de la Danse du célèbre Muséum de Los Angeles.
Dans le silence d'une nuit sans lune, je traversais un tunnel de brouillard, où je rencontrais Georges Moustaki, déambulant avec sa guitare scintillante. Je lui avais adressé un vague bonsoir, auquel il me répondit: "salut beau gosse!", je vois à tes yeux embrouillés que la nuit t'attend pour une belle randonnée douce. Ecoute bien cette chanson qui m'avait toujours accompagné pendant mes nuits de métèque.
"La solitude est une tempête de silence qui arrache toutes nos branches mortes." Khallil Djibran