vendredi 13 décembre 2013

Là-bas, mon village!

Sur proposition d'Asphodèle, pour son jeu    "les plumes à thème n°17,"le texte sera construit autour du thème: la beauté!
Liste des mots: Miroir-nature-nocturne-lumière-vénéneux-délicatesse-piano-contemplation-ensorceleur-temps-bouquet-éphémère-intérieur-sulfureux-déesse-rouge-couleurs-ruissellement-ravir-rosée.



Ah, mon village d'antan ! Dans mon enfance, j'étais toujours ravi quand mon père me demandait de l'accompagner au village, au "bled" comme il disait ! Notre village était situé à une vingtaine de kilomètres de la ville où nous habitions, sur une colline qui dominait une belle plage de la mer méditerranée.

Il m'arrivait, quand j'allais me balader de temps à autre à travers les champs du village et que j'étais pris de contemplation devant les merveilles de la nature exubérante, de me laisser pousser jusqu'à la fontaine située en contre-bas de la colline. Je humais et respirais à pleins poumons les senteurs que dégageaient  les fleurs de toutes les couleurs, rouges, blanches, roses et autres  disséminées dans cette nature.

J'aimais le matin, bien après la lueur brillante et rosée du ciel, quand le soleil était complètement levé et qu'il répandait ses lumières sur le village et sur la mer, qui nous faisait face. En prenant le chemin de la fontaine, endroit où j'adorais beaucoup aller, je recevais directement sur mes yeux, le reflet intense des rayons du soleil qui étaient réfléchis par la mer comme à travers un miroir.
Le bruissement fait  par le ruissellement des eaux qui s'échappaient  de la fontaine, m'indiquait mon arrivée en ce lieu féerique et ensorceleur.

On nous disait que jadis, les déesses aux charmes sulfureux de la mer (genre Thétys, déesse de la mythologie grecque !) aimaient à venir prendre leur bain dans cette fontaine et répandre ainsi le pouvoir fécondant de l'eau. Selon la légende, il paraît que l'eau symbolisait la mère et la femme ! D'ailleurs les filles du village se rencontraient souvent en cet endroit pour leur amusement et leur plaisir de remplir leur jarre d'eau dont elles ont besoin au quotidien.

Au retour de ma promenade, je n’omettais presque jamais de confectionner un bouquet de fleurs tellement chamarrées, qu'elles emplissaient la nuit, notre petite maison, de leur parfum et fragrance envoûtants, même si pour une durée éphémère, mais assez suffisante pour tenir jusqu'au petit matin.

Pendant le soir, surtout quand c'était le clair de lune, une balade nocturne dans les environs du village faisait ma joie ; et quel bonheur si encore de l'intérieur d'une maison me parvenait dans le silence de la nuit, cette musique jouée sur  piano qui titille avec délicatesse, l'âme des poètes et des romantiques, plus qu'aucun autre instrument.

Et puis enfin le retour, à la ville avec mon père, me mettait toujours dans une grande tristesse, mais heureusement atténuée par le plaisir de revoir mes amis. Je ne manquais pas de leur raconter en détail tous les moments de  plaisir vécus à la  campagne, sans oublier de leur ajouter: "Je ne vous parlerais pas des champignons de mon village que j'aurais eu du plaisir à ramasser...s'ils n'étaient très vénéneux !" 



    

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