lundi 14 décembre 2015

Je ne sais pas pourquoi...!

Observation:
Mon texte d’aujourd’hui s’appuie sur des faits réels qu’ont vécu et que vivent des gens dans mon entourage, pas forcément moi, en Algérie. Moi justement, je n’ai jamais été violenté hormis le fait d’avoir été présent. J’ai ce devoir, n’ayant pas été victime direct, de témoigner de ce que beaucoup d’algériens avaient vécu lors du terrorisme. J’ai seulement transposé leur douleurs, leur vécu, leur ressenti, après les événements sanglants qu’a vécu mon pays. J’active dans mes heures libres avec des associations civiles dans le domaine sociétal, social. J’ai eu à rencontrer des gens blessés et marqués à vie, je les ai écoutés, confortés, partagés et aujourd’hui je dédie à eux, ces simples mots qui me permettent un peu de les faire partager avec d’autres,  ici ou ailleurs. Je dois dire aussi que je ressens parfaitement ce qu’ils avaient vécu du fait que j’ai bien vu des gens mourir, enlevés et que je connaissais bien. Justement parfois le complexe qu’on ressent c’est de ne pas avoir été touché directement comme les autres et on se sent comme redevable de ne pas avoir reçu une balle ou un éclat.
Bizak


Je ne sais pas pourquoi parfois, je me sens comme un débris de bois jeté quelque part. Je sens mon inutilité qui me ronge, je me sens comme vidé de tout. Je tente de comprendre quelque chose à la vie, j'essaie de la cerner, de la maintenir, de la maîtriser et puis, flop! Tout tombe par terre en multiple débris épars.
Qu'est-ce qui fait qu'après beaucoup d'épreuves dans ma vie,  j'ai toujours su relevé la tête, fièrement, stoïquement. J'ai toujours su faire face à mon adversité, elle était palpable, elle était tangible, elle était physique et même morale, mais j'arrivais toujours à m'en sortir.
Mais voilà aujourd'hui, je me sens comme un débris, incapable de faire la part de choses dans ma vie, je confonds tout, tout me touche, tout me gonfle, tout me déçoit.
Toute l'incompréhension de cette vie, s'est liguée aujourd'hui pour faire ma "fête", se payer ma tête. J'ai l'impression de multiplier mes souffrances, comme si j'en jouis, comme si j'ai un besoin pressant de ressentir mes douleurs.  Elles sont  latentes , je veux  les contenir et parfois j'ai besoin de les déverser sur moi, en moi. Comme si toute ma vie durant, je l'ai échappé belle, j'ai réussi à esquiver la mort, à même jouer à  cache-cache avec elle, pendant que quelques chers amis n'avaient pas eux  cette chance.
J'ai cherché à qui le dire, avec qui le partager, mais quoi partager? J'ai cherché des bras qui m'accueilleraient, j'ai rêvé de m'accomplir dans tout mon être sans être un fardeau à quiconque. 
Je suis fébrile à tout, je m'essaie à la poésie, je fais la valse avec les mots et je dois dire que je reçois tellement de bonheur que c'est la meilleure thérapie que j'ai trouvé ici bas.
Et puis...et puis pourquoi je vous raconte tout ça? Je crois le savoir, j'ai comme un petit serrement  dans mon cœur qui ne veut pas lâcher prise. Voilà je suis comme tout le monde, comme ceux qui ont le cœur à la marmite, et qui aiment, qui aiment tout leur saoul  mais qui ont  tellement besoin de donner.

Bien à vous.
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...