"Si vous pensez que l'éducation coûte cher,
essayez l'ignorance" Abraham Lincoln
La société engendre ce qu'elle a semé, par ses divisions, ses injustices, ses inégalités, ses xénophobies!
Et le remède dans tout ça? Nos prisons!
Ces foutoirs qui transforment la petite délinquance en extrémisme inouï et criminel où l'homme perd son âme. On parle aujourd'hui de séparer dans les prisons, les petits délinquants des extrémistes et terroristes dangereux. Fallait-il toujours attendre le pire...?
Victor Hugo en savait quelque chose:
-Ecrit après la visite d'un bagne-
Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne.
Quatre vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne
Ne sont jamais allés à l'école une fois,
Et ne savent pas lire, et signent d'une croix.
C'est dans cette ombre-là qu'ils ont trouvé le crime.
L'ignorance est la nuit qui commence l'abîme.
Où rampe la raison, l'honnêteté périt.
Dieu, le premier auteur de tout ce qu'on écrit,
A mis, sur cette terre où les hommes sont ivres,
Les ailes des esprits dans les pages des livres.
Tout homme ouvrant un livre y trouve une aile, et peut
Planer là-haut où l'âme en liberté se meut.
L'école étant sanctuaire autant que chapelle.
L'alphabet que l'enfant avec son doigt épelle.
Contient sous chaque lettre une vertu ; le coeur
S'éclaire doucement à cette humble lueur.
Donc au petit enfant donne le petit livre.
Marchez, la lampe en main, pour qu'il puisse vous suivre.
La nuit produit l'erreur et l'erreur l'attentat.
Faute d'enseignement, on jette dans l'état
Des hommes animaux, têtes inachevées,
Tristes instincts qui vont les prunelles crevées,
Aveugles effrayant, au regard sépulcral,
Qui marchent à tâtons dans le monde moral.
Allumons les esprits, c'est notre loi première,
Et du suif le plus vil faisons une lumière.
l'intelligence veut être ouverte ici-bas ;
Le germe a droit d'éclore ; et qui ne pense pas
Ne vit pas. Ces voleurs avaient le droit de vivre.
Songeons-y bien, l'école en or change le cuivre,
Tandis que l'ignorance en plomb transforme l'or.
Je dis que ces voleurs possédaient un trésor,
Leur pensée immortelle, auguste et nécessaire ;
Je dis qu'ils ont droit, du fond de leur misère,
De se tourner vers vous, à qui le jour sourit,
Et de vous demander compte de leur esprit ;
Je dis qu'ils étaient l'homme et qu'on en fit la brute ;
Je dis que je nous blâme et que je plains leur chute ;
Je dis que ce sont eux qui sont les dépouillés ;
Je dis que les forfaits dont ils se sont souillés
Ont pour point de départ ce qui n'est pas leur faute ;
Pouvaient-ils s'éclairer du flambeau qu'on leur ôte ?
Ils sont les malheureux et non les ennemis.
Le premier crime fut sur eux-même commis ;
On a de la pensée éteint en eux la flamme :
Et la société leur a volé leur âme.
Victor Hugo
Tu as bien raison, lui qui disait aussi" ouvrez des écoles vous fermerez des prisons", enseignons en saignant à pleine plume!
RépondreSupprimerLa plume est une belle épée pour les empêcheurs de tourner en rond!
SupprimerOh mon ami, quelle bonne idée, en ces temps troublés, de publier ce poème-emblème...
RépondreSupprimerJe l'ai appris en entrant à l'Ecole Normale, le directeur etait un littéraire il choisissait ses exemples dans les classiques. Depuis Victor Hugo, on sait qu'ouvrir une école, cela ferme une prison...
Je t'envoie un mail privé pour te préciser quelque chose...
Bises célestes
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Qui mieux que Victor Hugo peut décrire l'état du coeur des hommes et des vicissitudes de la société. Merci pour ces moments intenses d'échanges sur nos blogs respectifs qui, je n'en doute pas nous ont permis de nous apporter un peu de soleil dans toutes les noirceurs de ces derniers jours.
SupprimerJe t'embrasse.